samedi 24 septembre 2016

Et si j'arrêtais de me fixer des objectifs?

Je me sens loin de tous ces protocoles comme si c'était inaccessible. ... comme si à chaque fois que j'allais atteindre une étape, un élément perturbateur m'en éloigne... toujours cette notion d'attente.
Et pourtant, j'ai ma dose de médicaments, d'examens ...toujours cette notion de paradoxe quand on est en PMA.

Et je cours sans cesse après mon objectif qui me semble de plus en plus irréalisable, inatteignable ... Je continue à suivre les protocoles quand c'est possible médicalement, mais je les suis comme un robot, sans mettre de sentiment. Je suis comme blasée par les annonces qui décalent mes projets, les obstacles rencontrés, cela devient la routine ...

Là où c'est plus dur, c'est quand je vois les bébé des autres grandir, marcher, parler, interagir avec le monde extérieur. Il devient difficile de les ignorer comme quand ils étaient petits ...
C'est dur quand on voit les bébés des autres fêter leur premier anniversaire, alors que moi je ne suis toujours pas enceinte, puis leur deuxième anniversaire sans toujours être enceinte.
C'est dur quand je vois ces premiers bébés, avoir un petit frère ou une petite sœur, alors que moi je ne suis toujours pas enceinte.
Pourtant, je m'étais fixé l'objectif d'être enceinte avant qu'elles accouchent, que leur bébé marche, parle, ait 1 an, 2 ans, fasse du vélo, joue dans le jardin, passe ses premières vacances, ait un petit frère ou une petite sœur ...
Pourtant, je m'étais fixée l'objectif d'être maman avant 28 ans, et avant les 30 ans de l'Hom. C'est râté aussi pour moi, pour les 30 ans ...
Pourtant, je m'étais fixé l'objectif qu'en 2014, puis 2015, puis 2016 je serai enceinte ...

A chaque objectif fixé, j'échoue ...

C'est usant et pourtant cela devient une habitude. J'essaie de me raisonner, de me projeter sur l'avenir, mais impossible.
A chaque fois, que j'ai l'impression que je vais atteindre mon objectif, j'ai l'impression que quelqu'un déplace cet objectif un peu plus loin, ou beaucoup plus loin.

Je suis le pion d'un jeu de société avec des règles, où quelqu'un maîtrise à ma place ma vie, où quelqu'un se prend des malus, ou tombe dans des pièges. Et le pion, que je suis, ne se déplace que lentement où je joue de malchance et où la règle du jeu m'oblige à passer mon tour ...
Bon on va dire que les échecs permettent d'avancer et qu'il ne faut penser qu'à l'objectif final, celui d'avoir un enfant, les autres sont sans importance.

dimanche 31 juillet 2016

Jugée coupable!

Je vous avais déjà parlé Ici de "Espoir" et "Déprime", les petites voix dans ma tête qui sont sans cesse en conflit. Et bien, aujourd'hui je vous présente "Culpabilité". Elle intervient aussi assez souvent et prend beaucoup le dessus sur "Espoir".

Car oui "Culpabilité" ne m'a pas lâchée depuis l'annonce de mon infertilité, depuis que j'ai appris qu'il allait falloir être patiente pour arriver à avoir notre bébé. Bon, elle est présente aussi sur pleins d'autres sujets mais particulièrement pour celui ci.

"Culpabilité" se déchaîne dans mon cerveau à longueur de temps. Elle est plus vicieuse que les autres petites voix et sait semer petit à petit ce sentiment de responsabilité. Et je ne vous raconte même quand "Culpabilité" et "Déprime" sont en discussion au sommet.

"Culpabilité" se dit que je ne suis pas normale, elle me fait culpabiliser de ne pas être comme ces femmes qui décident qu'elles veulent un bébé et qui le lendemain sont enceintes. (oui, oui c'est l'impression que j'ai!)

Quand on avoue nos difficultés à avoir un enfant à des proches, et que ceux-ci nous demandent de qui ça vient, Madame "Culpabilité" avoue toute honteuse, que le problème c'est moi, que c'est à cause de moi.

"Culpabilité" est très forte aussi quand elle me dit que je ne suis même pas capable de faire de l'Hom un papa, qu'à cause de moi, il doit attendre encore et toujours et subir avec moi ces épreuves. Elle me rend responsable de devoir lui faire passer des examens.

Elle me fait culpabiliser quand des amies m'apprennent qu'elles sont enceintes et que je guette la réaction de l'Hom qui est obligé de ne pas montrer qu'il a mal, pour ne pas me faire encore plus de mal.
Et là, j'entends "Culpabilité" discuter avec "Déprime":" tu vois, tu vas voir tous tes proches avoir des enfants les uns après les autres, en ayant commencé après et toi tu seras toujours au point mort." Elle sait aussi me rappeler que par ma faute, l'Hom n'a pas pu être père avant ses 30 ans, qu'il n'a pas pu être le premier de sa famille à avoir un enfant, alors que ce sont des choses qui lui tenaient à cœur.

Ça fait mal aussi quand l'Hom me dit que c'est dur de voir les enfants des autres grandir, commencer à marcher, à parler alors que nous, nous sommes toujours au point zéro dans la conception. "Culpabilité" sait à ce moment là, me rappeler que si j'étais normale, ou que s'il était avec une autre femme il serait déjà papa depuis un certain temps.

A chaque fois qu'un obstacle se met dans notre chemin (et beaucoup d'obstacles ont décidé de se mettre sur notre route), "Culpabilité" sait me souffler à l'oreille et m'incruster dans le cerveau que c'est encore du temps perdu et que ça allonge encore le délai avant d'être parents.
Je culpabilise de voir toujours ce ventre inlassablement vide

"Culpabilité" est présente aussi au boulot quand je dois arriver plus tard, partir plus tôt. Elle est forte pour trouver des excuses bidons mais derrière elle sait aussi me rappeler que c'est mal de mentir. "Culpabilité" m'oblige à compenser encore plus pour éviter de ne trop culpabiliser. Elle est très présente aussi quand je dois trouver un équilibre entre le travail et notre projet bébé.

Je culpabilise des mauvaises pensées que je peux avoir lorsque des copines me parlent de leur grossesse, de leurs enfants. Je culpabilise de leur vouloir parfois du mal, de ne pas me réjouir pour elles. Ah, oui parce qu'il y a aussi "Jalousie" dans mon cerveau, qui sait très bien se faire entendre, et qui après laisse le champ libre à "Culpabilité" pour s'exprimer.

Je culpabilise d'être parfois/souvent d'humeur changeante (on va dire que c'est la faute à toutes ces hormones ingérées) en fonction des bonnes et mauvaises nouvelles qui nous arrivent en permanence et qui surtout peuvent changer d'une heure à l'autre. Et je m'en veux ensuite de m'être réjouie trop vite, d'avoir laisser trop d'espace à "Espoir" ou d'avoir envoyé balader l'Hom...

Je culpabilise de ne pas avancer aussi vite que je l'aurai souhaité et de voir le temps défiler alors qu'il ne se passe toujours rien.

"Culpabilité" me rappelle sans cesse que je ne suis pas LA fille parfaite pour avoir un enfant.

Bref je culpabilise de culpabiliser ... "Culpabilité" ne me laisse pas beaucoup de répit.

Heureusement "Espoir" est là et sait aussi se faire entendre dans ce cerveau soumis à de fortes variations d'émotions.

samedi 2 juillet 2016

FIV: For an Incredible Viewing #02

... For an Incredible Viewing ...

Au gré des déceptions, 
Au gré des changements de programmes,
Au gré des obstacles sur ma route,
Et tandis que mes yeux s'humidifient
L'espoir demeure,
D'un jour de gagner mon combat,
D'un jour te serrer dans mes bras.

La FIV va être décalée pour cause de complications. Elle n'aura pas lieu ce mois ci.

Je me force à voir les bons côtés.
Le traitement aurait déjà été adapté, j'aurai été stressée par le timing de fermeture du centre avant l'été. Les conditions n'auraient pas été optimales.
Je vais passer un été, sans piqûres, avec des traitements moins lourds et seulement quelques examens de suivi. Au niveau organisation ça sera plus simple et je vais pouvoir souffler même si je n'ai pas envie de souffler.

Alors, je ne vais pas dire que je n'ai pas été déçue, que je n'ai pas pleuré car ce serait mentir, parce qu'en plus cela reporte à octobre la prochaine tentative pour différentes raisons. J'avais tout fait pour faire une tentative avant l'été, je m'étais dépêchée de faire tous les RDV, le traitement m'attend sagement dans le placard et dans le frigo. Bref, j'étais dans les starting blocks. Mais le corps n'a pas suivi ma tête, il n'a pas voulu obéir à ce que je lui demandais  et il y a des éléments que l'on ne peut malheureusement pas contrôler.
Mais dans la déception, je garde espoir, je me dis que c'est juste un obstacle de plus à franchir et que parfois on se rend compte que c'est un mal pour un bien.
Alors mon incroyable programme va être perturbé, mais ce n'est que partie remise.

... For an Incredible Viewing ...

dimanche 12 juin 2016

Lettre ouverte à ma soeur

Le 03 mai 2016, 

Toi ma sœur,

Je ne sais pas si je la publierai un jour cette lettre, j'hésite, et tu ne la verras probablement jamais. Mais j'ai besoin de dire ce que je ressens, ce qui me fait peur par rapport à nous.

Toi, ma sœur qui va entrer dans le processus PMA, pas pour les mêmes raisons que les miennes, mais qui va faire aussi une FIV en même temps que moi.

La nouvelle m'a perturbée, tu ne sais même pas à quel point.
Me dire que toi aussi, tu allais subir des épreuves. CES épreuves que je ne souhaite à personne tant elles sont dures, et donc surtout pas à toi.
Tu n'as pas idée de ce qui t'attend car le processus est plus rapide que pour moi. Tant mieux, ça te permet de garder un peu ta confiance et de moins appréhender.

On partage beaucoup de choses, mais je me serai bien gardé de partager ça avec toi ...
A croire que dans la famille, on a pas le droit de se reproduire ...

Et une question tourne en boucle dans ma tête:

Et si l'une de nous deux reste sur le carreau ... comment on va faire ?
Cela va t-il nous éloigner?
Si toi tu arrives à avoir ton petit bout avant moi et surtout si il n'y a que toi qui arrive à en avoir un ... Je ne sais pas comment je réagirai. Pourrais-je me réjouir pour toi ?
Et si l'inverse se produit, si il n'y a que moi... comment toi, vas tu réagir ? Pourras-tu te réjouir pour moi qui attend depuis longtemps ?

Je suis en pleurs en écrivant ces quelques lignes, parce que je réalise à quel point, cela peut faire des dégâts.

Mon rêve si la déesse de la FIV nous entend : que toutes les deux, on y arrive à peu près en même temps, que l'on puisse profiter toutes les deux et comparer nos grossesses, que les deux cousins/cousines puissent grandir ensemble ...
Ta sœur 












PS: j'ai décidé finalement de le publier après un mois et demi d'hésitations...

samedi 4 juin 2016

Promesse à mon petit être imaginaire

Toi mon petit être imaginaire,

Je me bats pour t'avoir,
Je me bats pour avoir la chance de te sentir bouger dans mon ventre,
Je me bats pour te voir grandir.

Je me bats pour toi alors que tu n'es même pas né, ni même dans mon ventre.

Les obstacles s'enchaînent et se suivent, mais nous les franchirons.
Visiblement, nous devons te mériter, être à la hauteur de ce que toi tu attends de nous.

Alors dis toi que quand tu seras là,
Je ferai tout pour toi,
Tout pour ton bien, je t'encouragerai, je te soutiendrai, je te gronderai aussi parfois
Tout ce qui est en mon pouvoir pour te rendre heureux,
Tout pour te faire devenir un bel adulte épanoui.

Je te le promets ...

vendredi 27 mai 2016

FIV: For an Incredible Viewing #01

... For an Incredible Viewing ...

Et voilà le processus FIV est enclenché.

Le nom de code ? For an Incredible Viewing (pour une incroyable projection/ pour un incroyable programme).


Ben oui, le mot FIV ou Fécondation In Vitro me fait tout de suite moins rêver ... Je voulais mettre un peu de fun dans ce protocole barbare, en plus sur les dossiers je trouve ça plus sympa surtout quand tu dois les trimbaler partout avec toi!

Le drilling ne faisant que très partiellement son effet, on actionne le levier suivant. Ok mes cycles sont beaucoup plus courts depuis le drilling car je réagis beaucoup mieux aux stimulations qu'avant, mais j'ai toujours ces p...... de kystes qui viennent interférer à chaque fin de cycle et m'obligent à faire des pauses entre chaque cycle, le temps qu'ils se résorbent.

Alors on a fait du forcing auprès de Dr "G", qui lui aurait préféré attendre après l'été.
Oui, mais nous on en a marre d'attendre sans pouvoir agir. Parce que même les deux derniers cycles soit disant prometteurs se sont finis en fiasco avec complications.
J'en ai marre de faire la machine expérimentale parce que mon cas est complexe, il est temps et on est prêt dans notre tête à se lancer dans les protocoles de FIV avant l'été!
Bon, on est juste au niveau des délais, car le centre est fermé en août, mais on va tout faire pour!

Je suis contente parce qu'on avance et je me dis que je me rapproche chaque jour de mon objectif.
Mais comme toujours, j'ai des émotions contradictoires (vous savez mes petites voix qui se déchaînent dans mon cerveau!) .
Je flippe grave!
Je flippe du processus à la fois lourd et contraignant,
Je flippe aussi surtout parce qu'on enclenche la dernière étape : après ça il n'y a plus de solution technique ....si ça ne fonctionne pas, il n'y a pas d'autre alternative.
Vous allez me dire : "he ho déstresse toi, tu n'as même pas encore fait la première tentative!"
Oui c'est sûr, mais je ne peux m'empêcher de penser à toutes les fins possibles.
Je flippe aussi de l'organisation: même en cadrant tout, il y a des variables que je ne peux contrôler ... et qui ne peuvent pas non plus être contrôlées par les médecins.
Comment va réagir mon corps, va t-il trop réagir ? Comment je vais gérer tout ça avec le travail ?Est-ce que ça va fonctionner (mais ça on en est pas encore là!)?

Bref comme d'habitude, je cogite!
Surtout que même dans le protocole FIV, je ne peux suivre le protocole standard ...
Oui, oui c'est moi,
la fille aux ovaires sauvages qui ne réagit jamais comme tout le monde (Dixit Dr "G"),
la fille où quand les médecins voient son taux d'AMH, 8 à 10 fois supérieur à la normale, hallucinent grave
la fille qui est l'un des cas les plus complexes que Dr G n'ait jamais vu et pourtant il est vieux Dr G, il a de l'expérience!
la fille qui même dans l'anormalité est anormale ...

Bon encore deux RDV et c'est bon le dossier est complet!! A nous la FIV! A nous les sensations fortes, perso je préfère les parcs d'attractions celles là je m'en serais bien passées!

J'ai toutes mes ordonnances pour le monitoring et le traitement:
Avec suivis échographiques et prises de sang plus nombreux que la normale (je ne sais pas si ça marche: plus de 5 échos dans la semaine la 6 ème offerte ?)
Quoi jusqu'à 4 piqûres par jour ?! sans compter la prise de sang quasi quotidienne, et les autres comprimés. Ouai bon on va dire petite formalité, je kiffe me piquer, et une étagère complète du frigo qui va être condamnée aux médicaments ... vous voulez quoi à manger ce soir ? le traitement 1, le 1 bis, le 1 bis 2 selon comment ton corps réagit ?
Oui, parce qu'avec mes ovaires sauvages, il faut bien ça pour éviter l'hyperstimulation. Dr "G" a l'air tellement flippé par ça chez moi qu'il m'en fait flipper. Il a bien du l'écrire au moins 10 fois sur le dossier "attention risque d'hyperstimulation sévère!"
Ben quoi, si ma soixantaine de follicules grossit en même temps c'est grave? ok, bon je sors, je ne suis pas tarée à ce point, j'ai bien compris les risques et je vais suivre à la lettre le protocole. En même temps, il faut qu'il y en ait un certains nombre pour la ponction ... trouver le juste milieu, pas facile.

Ah oui dernier détail pas des moindres, pour lancer le protocole, il faut que mon kyste soit résorbé sinon c'est mort, on doit attendre fin octobre ... je croise tout ce qui est possible de croiser là! et je prie la déesse de la FIV aussi (quoi? y en a pas!)

Bon et bien en tout cas, si je ne savais pas quoi faire pendant le mois de juin et juillet maintenant je sais.
C'est pour la bonne cause, donc pas de soucis, je suis prête à tout !

... For an Incredible Viewing ...




dimanche 15 mai 2016

Brèves de gens chanceux #04

J'avais déjà évoqué ICI les remarques des gens détestables pour qui ça marche du premier coup ou presque,
, celles de ceux qui se plaignent d'avoir à gérer leurs gosses,
et les remarques désobligeantes et débiles du corps médical.

Aujourd'hui, ce sont les remarques en milieu professionnel dont je vais vous parler. Celles-ci aussi me font particulièrement péter des câbles car elles n'ont normalement pas lieu d'être dans le cadre pro.

Partons de la dernière remarque en date de la RH:
Alors que j'essayais de négocier, que le CDD de la fille qui m'aide parce que c'est impossible de tout gérer seule soit prolongé, celle-ci me fait de but en blanc : " tu n'as qu'à dire que tu as un projet bébé d'ici moins d'un an et ils seront ok"
euh, y a comme un câble qui a du oublier de se brancher là haut chez toi, si je te demande ça c'est pas pour qu'elle se retrouve seule sur le poste, et de 2,  connasse, ça ne te regarde pas. Si tu savais... estime toi heureuse que je n'en joue pas sinon ça  ferait presque 3 ans que tu aurais embauché quelqu'un pour rien! 
Non mais franchement, trop choquée par cette remarque tellement déplacée dans un cadre pro, tellement déçue de devoir s'abaisser à ça!
Conclusion et note pour moi même: je n'ai vraiment rien à attendre d'eux.


Les pires conversations, c'est pendant les pauses dej, où les gens racontent leur vie et dans une boîte de filles, je peux vous dire que j'ai même certains détails dont je me passerai bien

  • Discussion un midi à la pause dej :
Collègue 1: "bon il serait peut-être temps que tu t'y mettes Pas de Polichinelle - en parlant bébé
Moi (qui sort la carapace): euh non ça va j'ai encore le temps, j'ai moins de 30 ans, ça me tente pas du tout
Collègue 1: Oui ba moi à 27 ans j'étais enceinte!
Collègue 2: ça se trouve, Pas de Polichinelle va nous dire demain qu'elle est enceinte!
Moi, avec un air genre "les gosses ça me soulent" : non y' a pas de risques ... (bon c'est pas totalement faux en même temps sur un plan technique!)
Collègue 1: Oui, non Pas de Polichinelle elle est pas du tout dans cet optique là"

Fin de la discussion et moi qui garde un goût amer : si ils savaient! vraiment les gens sont cons parfois.
Bon le bon côté c'est que j'ai une couverture en béton au boulot, personne ne se doute de mon projet!

  • Autre déjeuner avec mes collègues. 
L'une d'elles (accessoirement enceinte): " De toute façon, quand on a pas d'enfants on est plus égocentrique et égoïste"
Moi en mode énervée et jetant un gros froid: "ah non je ne suis pas d'accord avec toi, excuse-moi je n'ai pas l'impression d'être plus égoïste et égocentrique que toi. Tu n'as pas l'impression de ne parler que de toi et de tes enfants et de ne pas t'ouvrir au reste du monde." 

Je suis sortie de mes gonds mais j'en ai ras le bol qu'on dise ça, les gens sans enfant ne sont pas des gens à part, il peuvent être tout aussi généreux que les autres. J'ai créé un malaise mais cette fille est de base très centrée sur elle même, alors ça m'a fait bien rire qu'elle dise ça!!!
Bon j'ai peut-être un peu grillé ma couverture ce jour là, mais bon je le pensais déjà avant d'avoir mon projet bébé alors c'est pas maintenant que ça va changer, c'est juste que je n'aurai peut-être pas réagi autant!


Bon et c'est vrai que je suis ultra soulée de répondre toujours à la même question (parfois 2 à 3 fois par semaine). Pourquoi à partir d'un certain âge, les gens qu'ils soient proches ou non de toi te posent sans arrêt la question des enfants ?" 
Alors 1 :ça ne te regarde pas c'est quelque chose de personnel, 
de 2 : j'aurai aussi le droit de ne pas en vouloir,
et de 3: c'est pas si simple que ça pour tout le monde!
J'en ai marre de faire semblant et de répondre que j'ai le temps!!! c'est déjà pas facile, alors ces questions à la con je m'en passerai bien surtout dans le cadre du travail


Et puis il y a les questions régulières de la taupe du patron pour savoir ce que je souhaite faire, pour me faire parler de ma vie privée.
"Et toi, tu as 28 ans c'est ça?
Ca fait combien de temps que tu es avec ton copain?
Pourquoi tu étais absente la semaine dernière? (pour toi ça sera une opération des sinus connasse, pour mon entourage un drilling - bon ok j'ai du aller voir sur google le déroulé total d'une opération des sinus pour bien cadrer mon discours)
Y a combien de chambres dans ta maison ?
On a une liste de celles qui peuvent potentiellement tomber enceinte en fonction de l'âge et de leur situation perso, tu en fais partie, vous allez bientôt vous lancer ?"
hummm toutes ces questions auxquelles je n'ai pas du tout envie de répondre. Bon je suis assez forte pour ne pas y répondre et en profiter pour poser d'autres questions et utiliser la taupe à bon escient.
Mais merde quoi, je ne vois pas pourquoi ma carrière serait freinée encore plus par ça. c'est déjà pas facile à vivre mais si en plus ça doit interférer sur les projets confiés, sur les évolutions ba ça me fait chier...

Alors je n'ai qu'une chose à dire à mes collègues:
Merci à tous de bien vouloir ne pas vous mêlez de ma vie privée alors que je suis au travail, car nous ne sommes pas amis, je n'ai aucune explication à vous devoir et si je n'en ai pas l'envie (et je ne l'ai pas !) je ne suis pas obligée de vous raconter ce que je fais en dehors des heures du boulot.
Faites le si ça vous plait, mais jamais vous ne pourrez le faire avec moi.
La séparation vie perso/ vie pro est indispensable selon moi si on veut avancer dans sa carrière. (je parle du projet bébé mais pas que, ça marche aussi pour les vacances, pour la maison que je décide d'acheter , etc ...). Parce que si y a bien un truc que j'ai appris (bon déjà de base je sépare bien tout), mais chaque info perso connue se retourne toujours contre toi (ou peut-être que c'est seulement dans ma boîte où ce sont vraiment des connards, je sais pas)

Bon ok dans une boite de filles et avec des patrons machos c'est pas simple tous les jours ... alors des fois je lâche une ou deux infos sans importance pour leur donner un os à ronger ...



dimanche 1 mai 2016

La patiente impatiente

Depuis, que l'on a lancé notre projet bébé, je passe mon temps à attendre.


J'ai d'abord attendu que mes règles reviennent naturellement en vain.
Puis, j'ai attendu mes ovulations, en vain
Puis, j'ai attendu de répondre à Clomid, en vain
Puis, j'ai attendu 2 mois, mon RDV chez mon gynéco spécialisé
Puis, j'ai attendu 4 mois un RDV chez l'endocrinologue,
Puis, j'ai attendu que mon corps réponde aux stimulations par piqûre (minimum 5 semaines à chaque fois)
Puis, j'ai attendu que mes kystes se résorbent (entre 2 et 3 mois à chaque fois)
Puis, j'ai attendu mon drilling ovarien
Puis, j'ai attendu que mon drilling fasse effet (ou pas)
Puis, j'ai attendu que l'on relance les stimulations
Puis,j'ai attendu que l'on fasse le dossier pour la FIV

Et là j'attends la FIV ...

Entre temps, j'ai passé des heures et des heures en salle d'attente (adios mes pauses dej', adios mes samedis matin!), parfois pour des échos expéditives !
J'ai attendu des heures au téléphone avec des musiques d'attentes pourries. J'ai attendu que l'on me donne des RDV compatibles avec mon job (ce n'est de toute façon jamais vraiment compatible)
J'ai attendu les résultats des examens (d'ailleurs, je crois que je vais pouvoir me reconvertir, je n'ai plus besoin de Dr "G", j'ai appris à lire et analyser toute seule mes résultats, je ne me trompe jamais!)
J'ai passé mon temps à courir pour réduire au maximum ces temps d'attente.

J'attends, lorsqu'on déclenche l'ovulation, 15 longs jours interminables où je me pose des milliards de questions. Quinze jours c'est peu comparé aux autres attentes, mais c'est encore plus long que les mois d'attente entre deux traitements)

J'attends que les effets secondaires des traitements passent.
J'attends de voir des symptômes d'une hypothétique grossesse.  

J'attends que l'on arrête de me poser la question de quand nous allons nous y mettre.

J'attends pour changer de travail.

Et pourtant, il y a des choses que je n'attends pas et qui arrivent quand même comme par exemple mes anniversaires, les grossesses des autres...

Patient est le bon terme quand on parle d'un malade!

Depuis, 30 longs mois, j'attends avec impatience.
Mais j'ai appris la patience par la force des choses même si je reste une patiente impatiente de voir son souhait se réaliser.

Bref, je suis la patiente impatiente.


mardi 26 avril 2016

Ce blog, c'était il y a un an

Il y a un an ...

Il y a un an tout pile, j'écrivais mon premier article ICI

Il y a un an, je lançais mon blog après beaucoup d'hésitations.
Je ne connaissais la blogosphère que via les blogs que je parcourais et donc qu'en tant que lectrice.

J'avais besoin d'écrire et d'extérioriser ce que je ressentais, je ne pouvais le faire qu'à cet endroit. C'est d'ailleurs toujours le cas. 
J'avais besoin de montrer à d'autres femmes, hommes, couples que ce que je ressentais pouvait être aussi similaire à ce que eux vivaient.

Le blog est un moyen pour moi de me libérer de ce trop plein d'émotions qui est en moi, d'évacuer, de dire tout ce que les autres ne peuvent pas comprendre et de me livrer de manière anonyme sans être jugée.
Oui, aucun de mes proches n'est au courant pour ce blog à part l'Hom mais il a interdiction de lire les articles ( ou de me dire qu'il les a lu, mais ça peut lui permettre de comprendre certaines choses ) 

C'est un moyen de voir que je ne suis pas seule, de me sentir comprise par d'autres qui vivent cette situation, qui ont surmonté cette épreuve d'une manière ou d'une autre.

En relisant certains de mes articles, je n'ai parfois pas l'impression que c'est moi qui les ai écrits. ces articles sont pour la plupart rédigés dans des moments d'émotions fortes et qui débordent où j'ai besoin de coucher sur le papier, de mémoriser, de garder une trace de tout ça. car paradoxalement je n'ai pas envie d'oublier. (Esprit torturé, bonjour!)

Il y a un an, je ne me serai jamais dit que ça ferait du bien, que cela m'aiderait à m'apaiser, à relativiser. j'avais un doute sur ma capacité à écrire et à tenir un blog.

Il y a un an, ça ne faisait "que" 18 mois que nous essayions ... aujourd'hui ça fait 30 longs mois et toujours pas de polichinelle. (mais beaucoup de traitements et d'examens par contre)

Vos gentils messages et commentaires, vos encouragements, vos partages de situations me font énormément de bien au quotidien

Merci à vous !!!

mercredi 13 avril 2016

Ma petite, tu es vraiment trop conne d'y avoir cru

Je m'en veux, je suis très énervée contre moi, je n'ai pas su me mettre les barrières suffisantes.
J'ai enlevé le mode automatique qui me permet de suivre mon traitement sans trop avoir d'émotions, pour éviter d'avoir mal, pour me protéger.
J'y ai cru, j'ai espéré que tout serait différent.


Ces 15 jours après la piqûre de Mademoiselle Ovitrelle ont été interminables.
Mes petites voix intérieures ont été en pleine forme et insupportables: "Espoir" n'a pas cessé d'être en conflit avec "Déprime", mon cerveau a failli exploser. Je me suis auto-soulée.

Jamais je n'avais eu un cycle aussi prometteur, tous les ingrédients étaient réunis.

J'ai épié tous les signes d'une potentielle grossesse, j'ai regardé tous les jours sur Google à quel stade pour en être potentiellement mon futur bébé.
Il faut dire que les effets secondaires de Mademoiselle Ovitrelle te font croire à des signes de grossesse, mais il n'en est rien. Pourtant j'étais prévenue, mais je n'ai pas pu m'empêcher de psychoter.
Le 1 jour de retard dans l'arrivée de mes règles n'a rien arrangé non plus ... il a libéré dans ma tête tout plein d'émotions contenues jusqu'à présent.

Je me suis fait des films, j'y ai cru à mon petit miracle.
J'ai cru que j'aurai un super cadeau à Noël prochain. Et oui, le terme serait tombé le 25 décembre ...
C'était la dernière fenêtre de tir pour 2016.
Je n'aurai encore pas de bébé pour 2016. Nous n'aurons encore pas de bébé pour 2016. C'est encore raté pour cette année...

Mon coeur s'est encore brisé en mille morceaux, mon coeur saigne et mes larmes coulent, comme à chaque nouvel échec.

Tu es vraiment trop conne d'y avoir cru...